mardi 18 septembre 2012

Je le tiens mon livre culte !!!!

Même si je lis 2 à 3 livres par semaine, même si je me tiens au courant des parutions, même si je fouine un peu partout, même si je suis à l'affût de toute piste ou de conseil judicieux, il a fallu bien du temps pour que je découvre ce livre et cet auteur; et si l'un d'entre vous le connaissait, je lui en voudrai le reste de ma vie de ne pas m'en avoir parlé.
Edward Abbey  (1927-1989) est ce qu'on appelle un Nature Writing, pas besoin de traduire. Son territoire, c'est l'ouest américain, qu'il connaît à fond et aime avec passion. Il a tout prédit, le réchauffement climatique, l'industrialisation inhumaine, la destruction de notre terre. Sorte d’anarchiste politique, d'écologiste radical, il a oeuvré toute sa vie à la sauvegarde des terres sauvages de l'ouest. A sa manière, pas toujours pacifique.

Désert solitaire est un essai, une sorte de pendant à Walden ou la vie dans les bois, de Henry Thoreau, un classique que j'ai lu aussi.
Abbey y relate ses séjours solitaires comme ranger dans le parc national d'Arches - à une époque où il n'y avait pas de route dans le parc, et seulement quelques randonneurs. Et aussi quelques expériences comme par exemple la descente du Colorado en petit canot pneumatique, dans le Glen Canyon, juste avant que le dit canyon ne soit inondé pour le barrage du lac Powell, qui n'irrigue pas les terres avoisinantes des Indiens mais procure de l'électricité aux mégalopoles lointaines - et accessoirement la possibilité pour les riches Blancs de faire du ski nautique et de passer le we sur de luxueux house boats.
Ce que j'ai vu de mes propres yeux.
Et tous les lieux décrits, ou presque, je les ai vus également. C'est la première fois que je ne zappe pas les descriptions dans un livre. Abbey est un magicien.
Un style, donc; et une pensée directe qui va droit au but. Et un humour impertinent. Et une humanité digne. Certains, paraît-il, après la lecture de ce livre, ont tout quitté et décidé de vivre autrement. Pour moi il est trop tard, sauf peut-être pour changer dans ma tête une certaine vision des terres sauvages, et adapter ma façon de vivre et de voyager. Autant que faire se peut.

Je lis ce livre avec lenteur, pour bien m'en imprégner. Et ensuite, je me plongerai dans Le gang de la clef à molettes, où Abbey met en scène un groupe d'activistes farfelus qui sabotent les sites industriels qui détruisent la nature. Je me régale d'avance.

Je ne sais si j'ai fait passer mon enthousiasme, je l'espère, car je connais parmi mes lecteurs au moins un jeune homme qui vibrerait comme moi à cette lecture.

C'est un de ces livres à la lecture duquel on se sent meilleur.

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