lundi 27 août 2012

Date du voyage et chaleur

Pourquoi fallait-il, m'a-t-on demandé récemment, partir en juillet-août, et subir les températures extrêmes du Nouveau Mexique ?
Initialement, mon projet était encore plus long... Je comptais dépasser Las Vegas, loger une nuit au fabuleux Furnace Creek dans la Vallée de la Mort, et parcourir le Yosemite Park. Or, la route qui vient de la vallée de la mort entre dans Yosemite par un col (superbe, paraît-il), fermé presque toute l'année. En 2012, il a ouvert le 18 juin !!!! Après Yosemite, je voulais séjourner deux ou trois jours à San Francisco, dont je n'ai pas épuisé tous les musées.
Cette partie du projet est tombée à l'eau; imaginez, mon parcours aurait probablement été de 9000 km. Un peu beaucoup quand même.
Et puis il y avait Yellowstone... Même topo, beaucoup de routes fermées jusqu'au printemps. Bref, j'ai combiné un circuit dans plusieurs états (Rappel: Utah, Idaho, Wyoming, Colorado, Nouveau Mexique, Arizona, Nevada), et il a bien fallu que je supporte les températures extrêmes du sud, encore plus extrêmes que d'habitude puisque les USA subissaient une forte vague de chaleur.
J'aurais pu partir fin juin, ou début septembre, mais ce sont des dates bloquées par les évènements familiaux, et en plus la fête du travail américaine tombe le premier lundi de septembre et c'est l'occasion d'un grand congé et de bousculades sur les routes et les sites touristiques - et d'augmentation du prix des hôtels et des avions.
De toute façon, il est très difficile de choisir une période parfaite pour un tel périple. J'ai fait de mon mieux ! J'ai eu chaud à Phoenix, mais j'ai survécu. Ce n'est pas pour rien que les Américains ont inventé l'airco.
Photo: le pays navajo, au petit matin,vu du lac Powell

dimanche 26 août 2012

Récapitulons

Avec ma Dodge Avenger, j'ai parcouru 4409 miles, soit 7095 km. Pas mal !!!
Sans anicroche, sauf un petit éclat dans le pare-brise, et j'attends la réaction d'Alamo.
L'essence ordinaire est à 3.699 $ le gallon (à peu près, ça varie autour de ce prix-là), et un gallon vaut 3, 78 litres; je vous laisse faire le calcul....
Rouler sur les routes secondaires est très relax, sur les autoroutes, moins: beaucoup de camions énormes très rapides.
Mon GPS m'a bien servi dans les grandes villes, ailleurs pas du tout, il est resté dans la valise la plupart du temps. Avec mon téléphone.
Revoici mon itinéraire, pour vous donner une vue d'ensemble. Je signale que vous pouvez agrandir les cartes.

Première partie (résumé)

Salt Lake City et Antelope Island sur le grand lac salé.
Crater of the moon
Le parc du Grand Teton et Yellowstone
Cody, Buffalo Bill et un rodéo
Vernal et le parc des dinosaures

Partie 2 (résumé)

Arches national park,
Canyonlands
Black Canyon of Gunnison
Million dollars Highway
Pueblos indiens
Santa Fe
Gallup et le pow wow

Partie 3 (résumé)

Canyon of Chelly
Petrified Forest
Sedona
Phoenix
Lac Powell et slot canyons
Grand Canyon (nord)
Las Vegas

Las Vegas, ultime étape

Si l'on peut dire... Parce que je n'ai fait qu'entrevoir le strip (l'avenue des grands hôtels, le coeur de la ville), et j'ai passé ma dernière nuit dans un hôtel proche de l'aéroport. De toute façon, Las Vegas, j'avais donné l'an dernier, avec Eveline, et je n'avais pas trop aimé. Le comble du kitsch, du vulgaire et du tape à l'oeil.
J'ai eu de la chance, avec les avions du retour: voisins calmes, ponctualité des vols. Françoise l'amie de toujours m'attendait à Zaventem.
Photos: le strip vu de mon hôtel; les machines à sous de...l'aéroport (au cas où il vous resterait quelques dollars à perdre); et l'étalage de merchandising  à Washington, mon escale. Sur une même table, les bibelots à l'effigie des deux candidats à la Maison Blanche. On y vend même du PQ à l'image des deux présidentiables: vous pouvez, au choix, vous torcher le c... avec celui que vous n'aimez pas ! Ou boire votre thé dans un mug avec photo, histoire de faire de la pub à votre candidat à domicile. Ou arborer un t-shirt, plus voyant pour affirmer sa position. America !



mardi 21 août 2012

Du grand canyon à Las Vegas

Pas mal de kilomètres, et deux arrêts.





Le premier à Pipe Springs National Monument, un ancien ranch mormon transformé en musée, au milieu de la réserve des Indiens Paiute, dont je n'avais jamais entendu parler, et désormais, je suis imbattable sur le sujet.
Et puis à Valley of Fire, qui porte bien son nom, des formations d'un rouge flamboyant, qui ne sont pas sans rappeler... la Cappadoce !
Et enfin je suis arrivée à Las Vegas, j'ai aperçu les grands hôtels du Strip de l'autoroute, j'ai rendu ma voiture et me suis installée à La Quinta, un hôtel de chaîne près de l'aéroport, confortable et tout et tout.
Les aventures n'étaient pas terminées, j'avais oublié une partie de mon GPS dans l'auto, je suis retournée chez Alamo, et je l'ai retrouvé !!!
Et maintenant je vous écris; il me reste une petite nuit à passer ici, je prends le shuttle de l'hôtel à 4h25. Et adieu l'Amérique.
Je serai à Ligny mercredi matin, sans doute complètement chamboulée par le décalage horaire. Je vous embrasse tous et vous dis un grand merci de m'avoir si fidèlement suivie !
Votre Virginie

Un mot sur les campings


Les Américains adorent le camping. Il y a des terrains partout, toujours bien situés, en pleine nature, propres, réglementés, mais rien à voir avec nos terrains européens. Le confort y est généralement minimal, de l’eau et des toilettes, et parfois même pas d’eau. On peut même faire du camping sauvage dans les parcs nationaux, à condition d’obtenir un permis des rangers.
On y voit très peu de tentes, surtout en été, il fait beaucoup trop chaud. La grande affaire des Américains, ce sont les trailers, ce que nous appelons camping cars, ou mobilhomes ; sont parfois aussi grands que des autobus, comme celui de la photo, qui tire une voiture et des vélos, comme ça, arrivés sur place, on peut circuler sur les petites routes en voiture et pédaler. J’imagine que le confort doit être maximal à l’intérieur, y compris le sacro-saint airco.
Ici, au grand canyon, le terrain de camping est magnifique, très étendu, sous les pins, avec des douches et un magasin (rare) ; mais encore une fois, rien à voir avec nos style villages de vacances, caravanes et chalets l’un sur l’autre, piscine, animations et jeux pour enfants ; ici la nature, et rien que la nature, et on apporte tout avec soi, y compris l’eau, les glaçons (qu’on vend en grands sacs), la bouffe et tout le nécessaire. Beaucoup d’espace entre les campeurs. Une autre conception. Il est vrai que les Américains ont l’espace, ce que nous avons perdu.

La faune du coin


La faune du coin
J’ai eu de la chance. Vu plusieurs mule deers (les cervidés locaux), dont un qui dévalait la route devant moi, mais surtout un gentil, croisé sur un sentier, qui s’est laissé tirer le portrait sans protester.
Les écureuils (très speedy) sont innombrables, difficiles à coincer…


Et une autre chance : j’ai pu observer deux woody woodpeker, dont j’ai oublié le nom en anglais, un genre de pic vert, qui fait pic pic avec son bec sur les arbres pour trouver des insectes. Des travailleurs infatigables.  Mais la photo n’est pas très claire, je ne vous l'envoie même pas.

Dernière soirée



Au grand canyon, car celle de Las Vegas ne compte pas à mes yeux.
Le temps est resté orageux, pluvieux et frisquet. Au restaurant, j’ai obtenu une fenêtre avec vue sur le canyon, mais la vue était bien triste. C’était l’heure du coucher de soleil, et les nuages cachaient toutes les couleurs. Le grand canyon me disait à sa façon sa tristesse de mon départ. Eh oui ! les beaux voyages ont une fin.
J’ai traîné un peu dans l’hôtel, je ne savais pas me détacher de cette dernière soirée. J’ai ainsi pu lire que les mules que l’on peut louer pour descendre dans le canyon sont aussi historiques que l’hôtel, une race presque aussi grande que des chevaux, et qui ne parlent que l’anglais ; cad qu’il faut être à l’aise sur un cheval pour s’engager dans ce genre de sport, et surtout qu’il faut comprendre le chef de file en cas de danger. Bref, je le savais, pas une activité  pour moi, surtout à 40 dollars l’heure (sans les taxes et le tip). En plus, les mules refusent de porter les gens de plus de 220 machins (je ne comprends rien aux mesures américaines), ce qui se vérifie sur une balance à la réservation.
Mon truc, c’est la marche. Mais les conditions de sécurité n’étaient certes pas réunies en ces deux jours orageux. Sinon, je crois que peut-être je serais descendue jusqu’au premier arrêt intermédiaire. Les solides qui entreprennent la descente du côté nord (le côté sud est plus court) le font en deux jours, il y a un camping à mi-chemin. ET puis ils campent aussi près du Colorado. Comme l’a fait mon amie Françoise dans sa jeunesse. Pour moi c’est trop tard, mais je ne regrette pas, j’ai beaucoup aimé les balades d’hier.
Pour occuper les pensionnaires, le cinéma de l’hôtel programmait Death in Grand Canyon ou How a dream became a tragedy. Charmant.
Je suis rentrée dans mon chalet en voiture électrique, à la disposition des fainéants : il faisait nuit noire et il pleuvait.
Photo : le Colorado vu du Point Royal ; c’est le seul endroit du nord où l’on peut le voir ; pas très claire, la photo, je sais…, 

Walking in the pines
















Au grand canyon, on n’a pas le choix : c’est soit se balader dans la forêt, soit attaquer le North Kaibab Trail, qui descend dans le canyon. 23 miles et 1800 m de dénivelée, si j’ai bien retenu. Je connais mes limites, très peu pour moi, même une partie. Sentiers défoncés et boueux – les orages et les sabots des mules, averses qui vous tombent sur la tête sans prévenir, et effort trop dur, non, ce n’est pas pour moi. J’aurais pu prendre une mule, me direz-vous ! Franchement, j’ai horreur de me balancer sur le dos d’un animal, surtout en descente.
Bref, j’ai marché sous les pins, et c’était magnifique, surtout le matin, avec le soleil. Dès midi, les orages sont arrivés comme prévu.  J’ai eu beaucoup de chance, j’ai évité la drache, mais pas les photos « atmosphériques », comme dit Eveline. C’est un peu dommage, mais c’est comme ça. Après-midi j’ai pris ma voiture, à l’assaut des points de vue des environs, le point impérial (8 miles), le point royal (20 miles)(le plus beau), et le point de ceci et de cela. Des petites routes qui serpentent dans la forêt.  Magnifique, il n’y a pas de mot. Le Grand Canyon est quelque chose de très spécial, la nature s’est surpassée, et je crois qu’il n’y a rien au monde qui me touche de cette façon.
Un point de vue célèbre – le point sublime – est cependant inaccessible en voiture normale : le chemin n’est pas asphalté ( 18 miles)
J’ai voulu faire une petite marche (facile, 6 km AR) du côté du point royal, mais les rangers interdisaient l’entrée du sentier : un feu avait pris, spontanément (pas rare, d’après eux)… Il était sous contrôle, disaient-ils, mais par prudence, valait mieux aller marcher ailleurs.
La route traversait une partie de la forêt où l’orage avait été violent, et figurez-vous qu’il était tombé de la neige !!!!! Incroyable, de la neige avec 66°F., après un orage… Quelle démesure ! Neige et feu, à quelques miles de distance. Ce pays n’est pas normal.
En conclusion, j’ai marché 12 km, plus tous les chipotages autour des points de vue. Et ce soir, snif, j’ai remisé mon stick et mon tube de Fastum gel. Tout a une fin.
Un mot sur les rangers : c’est un métier formidable, gardien des sites, guides, historiens, géographes, sportifs ; bel uniforme, toujours aimables et serviables, et très présents.

Lever de soleil sur le grand canyon


Ce matin, je me  suis levée à 05H pour l’événement. Je n’étais évidemment pas la seule, mais on ne s’écrasait pas aux points de vue, ici ce n’est pas la grande foule (comme à la rive sud).  La plupart des visiteurs ne passent pas la nuit au lodge. Mais ceux qui le font ont déboursé quelques dollars (surtout pour les cabins avec vue sur le canyon) et réservé longtemps à l’avance (comme moi). Je n’ai pas vue sur le canyon de mon balcon, mais j’ai à peine 3 minutes de marche pour y parvenir, alors j’apprécie mon économie (la nuit on ne voit quand même rien).
Le soleil se lève à l’est (oui je sais que vous le savez), et il éclaire progressivement le canyon, qui, vu d’ici, s’étend vers l’ouest. C’est évidemment magique. Les rochers qui étaient éclairés hier soir restent dans l’ombre, et vice versa. Je n’ai jamais autant photographié les mêmes paysages (j’en suis à ma 4ème carte de 4GB , et elle se termine), toutes les phases y passent, car je sais que plus jamais je ne reviendrai ici, et que j’ai beaucoup de chance d’avoir pu me l’offrir. Je veux des souvenirs.
J’ai passé une super nuit, sans airco, et le matin j’ai mis un pull… Enfin un climat humain ! On est à 2500 m, comme à Yellowstone. Je termine comme j’ai commencé, dans le grandiose.







(et vous, pendant ce temps, paraît que vous grillez sous un soleil de plomb…)

Le bright angel point


C’est le célèbre point de vue au pied de l’hôtel.
J’ai vu beaucoup de choses dans le monde, et je ne suis pas vite impressionnée. Mais le grand canyon… c’est une chose qu’on se demande comment ça peut exister ! Je reste sans voix et je photographie sous les différentes lumières. Pendant le repas du soir, un orage très violent et une pluie torrentielle. Après le dîner, déjà fini. Mais j’ai obtenu des photos que j’aime bien, admirez, on voit même la pluie qui tombe au loin !















Terminer par le grand canyon, c’est vraiment terminer en beauté. J’espère vous faire partager mon enthousiasme…