dimanche 12 août 2012

Au fond du canyon de Chelly.

Ce que j'ai fait ce matin, dans un véhicule un peu ridicule, mais une jeep, ça coûtait 3 fois plus cher, et on était entassés à plusieurs. Ici au moins, on voyait loin, avec la brise dans les cheveux, et on grillait à partir de 11h, car seul le conducteur avait un toit...
Quelques mots sur ce canyon. A toujours été habité, depuis les fameux Anasazi, qui construisaient des petits villages perchés dans les grottes des falaises, jusqu'aux Navajos qui construisaient leurs hogans, cultivaient le maïs et élevaient des moutons. Les occupants espagnols et les Navajos se sont heurtés et, après des années de conflits, le fameux Kit Carson est arrivé avec l'armée et a tout nettoyé: massacre des gens et des moutons, destruction des récoltes et des vergers. Les survivants ont été emmenés en captivité, la "Longue marche", et beaucoup sont morts d'épuisement. L'épisode le plus malheureux et le plus humiliant des Navajos, qui sont en fait une nation de cultivateurs paisibles. Par la suite, leurs territoires leur ont été rendus et ils ont réoccupé le canyon.
Ce qui fait que Chelly, que ce soit au-dessus ou au fond, est habité. Des fermes isolées et pauvres, mais c'est leur "homeland".
On ne peut pénétrer dans le canyon qu'accompagné d'un guide navajo. Et sur les deux rives au-dessus, on ne peut quitter les sentiers.
Le fond du canyon est irrigué par une rivière à sec en cette saison; pendant les crues, les chemins sont inaccessibles. Chemin est un grand mot, ce sont des pistes sablonneuses difficiles, autrefois parcourues pas les chevaux, remplacés par les pick up 4X4. Je me croyais en Afrique, au Mali ou en Ethiopie.
C'est très émouvant de circuler au fond du canyon, entre les parois vertigineuses. On peut y admirer de plus près les ruines anasazi et les pétroglyphes haut perchés de ces acrobates. On serpente parmi les genevriers et d'autres arbres inconnus de moi. On est reçu dans une petite ferme où l'on nous fait goûter le "fry bread" (un genre de beignet, sauraient pas être minces, ces gens-là). Il y a même des restrooms (rudimentaires, mais suffisants).
J'ai beaucoup aimé cette excursion; il y a chez les Navajos un attachement viscéral à la terre, à leur terre, et c'est tellement hors du temps.










J'ai fait 160 photos aujourd'hui, choisir est très difficile. Soyez indulgents.

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